Le mimétisme et le conditionnement
dans la vie sociale des personnes cérébrolésées.
|
Avant d’aborder
les rôles différents que jouent le mimétisme et le conditionnement dans les
relations humaines, il est utile de rappeler que l’appropriation des
évènements, des circonstances de la vie sociale par la personne traumatisée
crânienne et/ou cérébrolésée est fondamental car l’appropriation est basée sur
la connaissance et la compréhension intuitive consciente et subconsciente qui
permettra à la plasticité cérébrale de jouer pleinement son rôle.
Suivez ce lien
pour plus d’information sur la page appropriation qui s’affichera en pop-up.
Le mimétisme
est intuitivement consciemment et subconsciemment appropriatif alors que le
conditionnement influence la conscience et le subconscient de manière plutôt mécanique
et automatique. Le mimétisme à
travers le système des neurones miroirs pourra plus ou moins en fonction de la
gravité des séquelles cognitives stimuler l’appropriation chez les personnes
traumatisées crâniennes et cérébrolésées alors que le conditionnement la
dupera, et pourra être un leurre qui polluera plus ou moins la capacité de
résilience de la plasticité neuronale. Le mimétisme
dans la relation sociale permettra l’adaptation par l’analyse et la synthèse
appropriative des évènements circonstanciels qui surviennent, avec les
corrections qui s’imposent dans le cadre appropriatif de la plasticité
cérébrale alors que le conditionnement ne permet pas cette adaptation, car il
est fondé sur la soumission plus ou moins inconditionnelle aux prérogatives de
celui qui veut obtenir de l’autre un certain comportement. L’utilisation
instinctuelle à bon escient du mimétisme organisera rationnellement le calage
sur les autres, sur le contexte social et permettra de réguler les
comportements adaptatifs et donc les inhibitions, mais les personnes traumatisées
crâniennes et cérébrolésées auront difficilement la faculté de contrôle
émotionnel nécessaire au fonctionnement du mimétisme dans la relation. Le mimétisme est
fondamentalement utile, voire indispensable à l’adaptation dans les mécanismes mentaux
non spontané, non automatique des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées,
mais hélas les troubles cognitifs pourront plus ou moins provoquer des dysfonctionnements
dans les processus des neurones miroirs. La raideur ou
le blocage du raisonnement activé par le doute à plus ou moins forte prégnance
émotionnelle conduiront à des comportements plus ou moins irrationnels et
apragmatiques, le conditionnement ne pourra en aucun cas résoudre les problèmes
de socialisation appropriative, mais il pourra plus ou moins permettre une
adaptation relative pour des actions simples. Le mimétisme
ouvrira plus ou moins la voie de l’appropriation indispensable à l’adaptation
circonstancielle alors que le conditionnement ouvrira plus ou moins une voie
sans issue, mais pourra aussi être un mode de fonctionnement apaisant pour
pallier à certaines difficultés du quotidien des personnes traumatisées
crâniennes et cérébrolésées. Les comportements
acquis sous influences donc issu du conditionnement se pérennisent
difficilement si la personne cérébrolésée ne se les approprie pas et ils ne seront
donc qu’un palliatif pour résoudre certains comportements adaptatifs sociaux. Les personnes
traumatisées crâniennes et cérébrolésées.se retrouvent de fait mécaniquement
autocentrées sur leurs difficultés ce qui les rend plus ou moins imperméables à
l’adaptation aux autres et rend donc le mimétisme plus ou moins inopérant alors
qu’il est indispensable à la relation sociale et aux fonctions exécutives
cohérentes et pragmatique. Le décodage
subconscient du système neuronal miroir sera plus ou moins perturbé chez les
personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées et il interférera
négativement sur la stratégie
d’appropriation dans les pensées analytiques et synthétiques ainsi que dans le
déroulement des actions exécutives. Le manque de
confiance en soi des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées entraîne
un doute vis-à-vis des autres et incite donc plus ou moins à refuser de se
conformer aux actions exécutives adaptatives. Les personnes traumatisées crâniennes et
cérébrolésées conçoivent plus ou moins difficilement que le chemin passe par la
confiance dans les autres et elles opteront inconsciemment la plupart du temps pour
un repli sur elles même par défaut devant les obstacles et les difficultés et
ce repli sur soi se traduira plus ou moins par le fait de ressasser en boucle
un problème. Le mimétisme
permet l’acceptation consensuelle des autres, de leurs opinions, de leurs
comportements et de leurs raisonnements et donc par voie de conséquence une
certaine cohérence dans les contacts et la communication sociale et familiale. Les attitudes
des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées qui dans de nombreuses
situations entendent et conçoivent plus
ou moins difficilement les opinions, les conseils, les méthodes et le
fonctionnement des autres auront pour conséquences de les mener souvent dans
l’impasse en raison d’un déficit de mimétisme appropriatif. La personne
cérébrolésée pourra dans certaines situations d’abdication se caler
épisodiquement par mimétisme, mais ce sera plus pour fuir par évitement que par
réelle appropriation. Les personnes
traumatisées crâniennes et cérébrolésées développeront plus ou moins des
comportements égocentrés, elles n’écouteront les autres que d’une oreille en ne
prenant pas assez en compte leurs idées, leurs conseils et leurs opinions en ne
sachant pas gérer l’aide utile et pragmatique qu’elles pourraient recevoir si
leurs neurones miroirs n’étaient pas perturbés par des émotions
contradictoires. Les neurones
miroir agissent comme un sonar qui cherche à identifier et apporter une
solution adaptative à une situation, à un événement, mais si la capacité
interprétative est affectée les solutions seront difficile à trouver et face à
un problème difficile à résoudre il arrive un moment où il faut trancher,
prendre une décision adaptée et pragmatique, mais le plus souvent les personnes
traumatisées crâniennes et cérébrolésées en situation émotionnelle forte seront
plus ou moins incapables de s’adapter pragmatiquement et dans la cohérence. Les personnes
traumatisées crâniennes pourront plus ou moins développer un comportement
imperméable aux autres dans l’adversité dans le sens où elles se trouveront
plus ou moins bloquées sur leurs positions, car le mimétisme qui permet
l’adaptation sera pollué par des positionnements plus ou moins soutenables qui
entraîneront des comportements extrême et peu rationnel de repli et/ou de
soumission ou de contestation pouvant aller jusqu’à la révolte ou le repli sur
soi. Essayer de
raisonner et de conditionner une personne
traumatisée crânienne et cérébrolésée en situation émotionnelle forte
reviendra à tenter de résoudre le problème de la quadrature du cercle et le
mimétisme des neurones miroir ne pourrait apporter de solution que dans une
démarche d’accompagnement basé sur l’appropriation qui se révélera malgré tout
extrêmement difficile à mettre en œuvre.
|